Description
Le détecteur à électrode inversée (REGe) est similaire en géométrie à d’autres détecteurs coaxiaux au germanium, à une différence importante. Les électrodes du détecteur REGe sont inversées par rapport à celles d’un détecteur coaxial conventionnel, l’électrode de type p (bore à implantation ionique) étant située à l’extérieur et le contact de type n (lithium diffusé) étant situé à l’intérieur. Cette disposition des électrodes présente deux avantages : l’épaisseur de la fenêtre, et la résistance aux dommages causés par les rayonnements.
Le contact à implantation ionique situé à l’extérieur est extrêmement fin (0,3μm) par rapport au contact diffusé au lithium, ce qui permet au détecteur REGe de couvrir un large spectre d’énergie allant de 3keV à plusieurs MeV. Les détecteurs REGe sont généralement équipés d’une fenêtre en carbone composite, qui offre une grande solidité et une excellente transmission jusqu’à 10 keV. Les fenêtres en aluminium sont également disponibles et sont préférées lorsqu’il n’y a pas d’intérêt pour les énergies inférieures à 30 keV et lorsqu’une robustesse améliorée est souhaitée. Si vous souhaitez tirer pleinement parti de la capacité à faible énergie (jusqu’à 3 keV), des fenêtres en béryllium non ULB peuvent être choisies sur demande après consultation auprès de l’usine.
On a constaté que les dommages causés par les rayonnements, principalement dus aux neutrons ou aux particules chargées, provoquent le piégeage des trous dans le germanium. Contrairement aux détecteurs coaxiaux classiques, les trous sont recueillis par l’électrode extérieure du détecteur REGe. Étant donné qu’une quantité beaucoup plus importante du volume du détecteur actif est située à une distance donnée, Δ R, du contact extérieur, que du contact intérieur (Volume ≈ R2), il s’ensuit qu’en moyenne, les trous ont moins de distance à parcourir s’ils sont attirés par le contact extérieur que s’ils sont attirés par le contact intérieur. Cette distance plus courte signifie qu’ils sont moins susceptibles d’être piégés dans les matériaux endommagés par les rayonnements. Le degré d’amélioration de la résistance aux dommages causés par les rayonnements dépend bien évidemment d’autres facteurs, mais des données expérimentales suggèrent qu’un détecteur REGe pourrait être 10 fois plus résistant aux dommages que les détecteurs coaxiaux au germanium classiques.